C’est l’histoire de Julian, responsable d’opérations

C’est l’histoire
de Julian
d’un chef d’orchestre
et d’embouteillages
(
Responsable d’opérations routières au Service Entretien et Modernisation du réseau

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Si tu devais expliquer ton métier simplement ?

Je fais le suivi d’opérations routières, de la réalisation du premier plan jusqu’à leur livraison. En fait, je suis la personne qui fait le lien entre tous les acteurs du projet, de la phase d’étude à la finalisation des travaux.

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Qu’est-ce qui te passionne dans ton travail et quelles sont les compétences pour exercer ton métier ?

Ce qui me passionne, c’est la diversité des tâches. J’ai des opérations en phase travaux et d’autres en phase études, donc je ne fais jamais la même chose et je suis toujours dans l’échange avec mes collègues, les prestataires ou les partenaires.

Les compétences essentielles sont l’autonomie et aimer le contact avec de nombreux interlocuteurs. Il faut savoir où chercher les informations pour faire avancer les projets.

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Pourrais-tu nous donner un exemple d’une opération routière que tu as dû gérer ?

Comme je suis arrivé fin 2022, je n’ai pas encore géré d’opération de A à Z, mais je peux parler de l’opération porte de Cleunay. On a doublé les voies sur la bretelle de sortie pour résoudre un problème d’embouteillage sur la rocade rennaise et réduire les risques de collision en queue de bouchons. Les travaux ont été finalisés en juin de l’année dernière, et par la suite, on a vérifié qu’il n’y avait plus de remontées sur la rocade grâce à des relevés.

Je suis aussi les opérations de voies d’entrecroisement sur la rocade de Rennes. Une voie d’entrecroisement, c’est une voie qui relie une bretelle d’entrée à une bretelle de sortie entre deux portes, créant une nouvelle voie pour faciliter les mouvements d’entrées et de sortie des véhicules. On est en phase d’étude de projet pour celle-ci, c’est-à-dire qu’on valide les plans et qu’on réalise le dossier d’autorisation environnementale, juste avant de commencer les travaux.


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Ton poste implique une coordination avec de nombreux partenaires internes et externes. Quel est ton rôle auprès de tous ces acteurs ?

Je rencontre d’abord tous les partenaires internes et externes pour savoir sur quoi ils travaillent et généralement les collègues sont heureux de partager leurs informations.De même, leur expliquer les projets sur lesquels ils vont travailler facilite aussi mon travail futur. Par exemple, le service exploitation, qui gère nos routes, est souvent sollicité pour des relevés topographiques ou la sécurisation des voies. Il est important de leur présenter les projets pour qu’ils comprennent pourquoi je les sollicite.


Je me déplace également dans les mairies et les services des collectivités comme le conseil départemental ou Rennes métropole pour présenter les plans d’une future opération et recueillir leurs avis. Cela permet d’harmoniser nos travaux avec d’autres projets locaux, comme les voies cyclables.

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Comment gères-tu les aspects réglementaires et environnementaux pour garantir la conformité et minimiser les risques de tes projets ?

Dans tous les projets, on doit faire attention à l’environnement et à la biodiversité dès la phase d’étude et avant-projet. On évalue les impacts du projet sur le bruit, la biodiversité, les bassins versants, les zones humides et l’imperméabilisation des sols.


On commence par réaliser un dossier d’étude d’opportunités qui reprend tous ces impacts. Ensuite, on soumet un dossier à l’autorité environnementale pour exposer les impacts et proposer des compensations, comme des replantations ou de la renaturalisation de zones. Si le dossier est refusé, on doit réaliser un dossier d’autorisation environnementale, beaucoup plus détaillé, souvent rédigé par un bureau d’études. Cela implique d’investiguer sur quatre saisons pour identifier les espèces présentes et de mettre en place un plan d’actions pour les protéger pendant les travaux : Si on constate que des oiseaux migrateurs viennent nicher sur notre zone d’opération, on va choisir de programmer les travaux en dehors de la période de nidification. De même, si on supprime les arbres où ces oiseaux ont l’habitude de nicher, on compense en créant un nouvel écosystème proche de nos travaux.

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Comment gères-tu les budgets de tes opérations pour qu’elles respectent les contraintes financières ?

On commence par estimer le coût des travaux et on le présente aux différents partenaires (communes, départements, régions) pour valider une enveloppe de co-financement. Chaque partie indique sa contribution en pourcentage.


On suit de près les dépenses grâce à des tableaux financiers et on vérifie chaque trimestre si on respecte le budget. Si les coûts augmentent, on en informe rapidement les partenaires pour obtenir leur accord sur les ajustements nécessaires. Par exemple, le COVID a provoqué une hausse des coûts des matériaux, ce qui a nécessité des augmentations de financement pour certains projets prioritaires.

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Pourquoi as-tu choisi la fonction publique d’Etat et en particulier la DIR Ouest ?

J’ai choisi la fonction publique d’Etat pour la diversité des fonctions qu’elle propose. J’ai une licence en génie civil et je travaillais auparavant dans le bâtiment et les travaux publics. La fonction publique permet de changer de thématiques entre urbanisme, aménagement et travaux routiers… en fonction des envies professionnelles.


J’ai choisi la DIR Ouest pour la vision globale qu’elle offre sur tous les métiers de la route. Je peux avoir des contacts avec les exploitants, les bureaux d’étude et être acteur de l’avancée des projets. C’est vraiment passionnant.


En plus, chose non négligeable à la DIR Ouest, il y a des opportunités de promotion interne qui permettent de changer de service selon notre appétence pour telle ou telle thématique.

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Quels conseils donnerais-tu aux personnes intéressées par ce métier

Il ne faut pas hésiter à se lancer, car il y a un réel compagnonnage. Depuis que je suis ici, j’ai vu que les gens en interne ont très envie de partager leurs connaissances. On ne reste pas isolé dans son bureau, chacun partage ses compétences pour faire avancer les projets.


Mention spéciale si vous êtes une femme : Aujourd’hui, on voit de plus en plus de femmes dans la maîtrise d’ouvrage et c’est super ! Ma responsable hiérarchique est une femme, et une nouvelle responsable d’opérations vient de rejoindre notre équipe après avoir passé quelques années dans un centre de formation.

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